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Ce FLÉAU qui nous concerne TOUS !

  • adetable
  • 23 nov. 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 mars 2023

Dans ma précédente brève "La cause de votre 'négativo-phobie'", je vous avais promis que je vous partagerai des perspectives plus positives dés aujourd'hui... Je m'excuse car j'ai finalement décidé de modifier l'ordre de mes prochaines brèves, pour vous parler en priorité d'un sujet vital !

..Promis, ensuite je vous partagerai les perspectives positives que des parts 'négativo-phobes' en certain.e.s de vous attendent ;-)

Cette brève sera certainement la moins "brève" (la moins courte et la plus importante) de toutes celles que je vais vous partager. Car le sujet dont je vais vous parler maintenant mérite toute la priorité, l'urgence, la considération sérieuse dont nous sommes capables, tellement son impact est destructeur.


Il s'agit des "Violences Éducatives Ordinaires" (VEO) qui sont un des pires fléaux de notre société, et dont nous avons tou.te.s été : soit victime, soit auteur.e, soit spectatrice/eur.





Cliquez sur les flèches grises devant les titres ci-dessous pour en savoir + :

Que sont les "Violences Éducatives Ordinaires" ?


Ce sont toutes ces violences – qu'elles soient physiques ou même psychologiques - utilisées envers les enfants pour les faire obéir.

Ce sont des choses que nous ne tolérerions pas si on nous les faisait subir maintenant que nous sommes adultes ! Ce sont : les mensonges, le chantage, les menaces, les privations, les jugements humiliants, les injonctions, etc... que certains (beaucoup) d'adultes utilisent pour obtenir ce qu'ils veulent des enfants. Les : "si tu ne finis pas ton assiette, tu n'auras pas de dessert!" "si tu n'obéis pas, tu seras privé.e de sortie ou de télé!" "tu es vraiment insolent.e / bon.ne à rien / maladroit.e / tu n'écoutes vraiment rien / tu n'en fais qu'à ta tête!" "que tu es lent.e!" "tu fais vraiment exprès!" "tu auras ce jouet si tu as des bonnes notes à l'école" "c'est moi qui décide, tu n'as rien à redire à cela, je suis supérieur.e à toi, je suis l'adulte donc je sais mieux que toi ce dont tu as besoin, c'est moi qui ai raison, et si tu oses me contredire, je te punirai!" ... etc... ...souvent suivis de culpabilisation "tu l'as bien mérité!" "tu n'avais qu'à pas faire ça! ça t'apprendra!"

"c'est pour ton bien"

"je t'avais prévenu.e!" ...etc...


La liste peut être très TRÈS longue!! Les adultes ne manquent en effet pas de ressources et d'idées de façons de soumettre les enfants, tellement ils en ont apprises dans leur propre éducation, et tellement cela s'est transmis de générations en générations depuis des lustres, dans les familles, les écoles... (violences qui en plus se retrouvent sous d'autres formes dans leurs relations entre adultes une fois qu'ils ont "grandi"!)


Conséquences dramatiques des VEO sur la santé

Pourtant, les "Violences Éducatives ordinaires" sont un massacre pour la santé psychologique et physique de tout individu.

Elles sont responsables de traumatismes handicapants, de phobies sociales, d'anxiété, de dépression, de maladies chroniques, d'addictions...

Vous vous demandez peut-être, mais comment les VEO peuvent-elles avoir d'aussi graves conséquences?

Voici un schéma (extrait du merveilleux site "Apprendre à éduquer") qui explique les mécanismes psychologiques et physiologiques enclenchés par ces violences dans le cerveau de l'enfant :


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Pour résumer :

1- un acte de violence "éducatif ordinaire" (VEO) est perçu par le cerveau de l'enfant comme un danger

2- le cerveau ordonne alors la production d'hormones du stress, pour amener l'enfant à réagir au danger et lui permettre de s'en protéger (fuir, se défendre ou se figer)

3- ET il empêche en parallèle l'enfant de comprendre/interpréter ce qui lui arrive pour lui éviter de ressentir la peur et la souffrance, et lui éviter la crise cardiaque.


C'est le fonctionnement normal et sain du cerveau, pour tout le monde!


Mais, quand cela arrive, cela génère un "trauma", c'est-à-dire une blessure (comme une blessure qu'on garde après un accident physique) dans son cerveau. Je vous recommande cette chouette vidéo de la chaîne Youtube "IFS centre", pour en savoir + sur le trauma : https://youtu.be/f52LsfG6dp8


Et, quand ces situations de violence - et les "traumas" psychologiques ainsi provoqués - sont répétés, cela finit par abîmer le cerveau et par engendrer des "traumatismes". Voici une autre chouette vidéo de la chaîne "IFS centre" pour comprendre la gravité de ce phénomène : https://youtu.be/1xkVsOc5iEI


Mais cela n'impacte pas l'enfant qu'au niveau psychologique : la production à répétition d'adrénaline et de cortisol dans son corps peut provoquer de l'inflammation et entraîner des dérèglements et maladies chroniques graves (dont des cancers) , et peut être également perçue par son système immunitaire comme une agression extérieure (maladie) qu'il cherche alors à combattre, générant ainsi des maladies auto-immunes...


De plus, les victimes de VEO ayant appris que leur bien-être, leurs besoins et limites, passent après la volonté d'autrui, et que la violence envers elles-mêmes est normale : elles peuvent alors développer des comportements auto-destructeurs, en ne prenant pas soin de leurs besoins, limites, physiques et psychologiques. Certaines peuvent devenir ultra-exigeantes envers elles-mêmes, au point de se faire mal (injonctions à être parfait.e, toujours beau/belle, répondre à des normes impossibles à atteindre, se demander la perfection au travail...toute ceci pouvant mener au "burn out").


D'autres victimes de VEO, pour ne pas ressentir la souffrance de ces violences, ont appris à s'en "dissocier", via des comportements souvent néfastes pour leur santé, tels que des addictions (alcool, drogue, comportements à risque...).


Cette dissociation peut même aller jusqu'à l'extrême, et amener certaines victimes à mettre fin à leur vie.


Enfin, les victimes de VEO n'ont pas pu se construire dans leur propre identité - leurs propres besoins, limites, goûts, aspirations - car elles ont dû "obéir" à (ou se rebeller contre) des injonctions, et cette déconnexion d'eux-mêmes est source d'une grande insatisfaction, voire de dépression.



AÏE ! Terrible n'est-ce pas?


Conséquences sur le développement relationnel de l'adulte


De plus, les VEO nous donnent de très mauvaises bases relationnelles qui vont nous impacter tout au long de notre vie d'adulte.


Vous n'en avez pas marre, vous :

des menaces et manipulations de votre employeur.e ?

des comportements égoïstes et négligents de vos voisin.e.s ?

des mensonges et comportements irresponsables de votre conjoint.e ?



Il y a fort à parier que leurs comportements fatigants viennent d'une éducation riche en mauvais exemples (certainement en VEO), et c'est souvent complètement inconscient de leur part ! Comme vous l'avez maintenant compris, cela peut être dû à des automatismes de protection que leur cerveau a mis en place dés leur jeune âge suite à des traumas qu'ils ont vécu justement à cause de certaines VEO....

Sacré cercle vicieux ! ...nous subissons des VEO quand nous sommes enfants, puis, une fois devenu.e.s adultes, nous nous protégeons (ou nous répétons) en en faisant subir aux autres dont des enfants qui feront certainement pareil à leur tour...

Une autre conséquence dramatique de ces VEO, est que nous sommes – une fois devenu.e.s adultes – attiré.e.s par des personnes violentes.


Pourquoi ? Parce qu'étant enfant, notre cerveau enregistre ce que nous vivons auprès des personnes desquelles nous sommes dépendant pour survivre (nos "figures d'attachement") comme étant ce qui est le plus bénéfique pour nous.


Et, lorsque nous sommes adultes, si nous rencontrons quelqu'un qui nous fait nous sentir de la même façon, notre cerveau pensera que c'est une bonne personne pour nous, et va produire de l'ocytocine qui va nous rendre amoureux/se et attaché.e à cette personne.


Imaginez ce que cela donne quand on a vécu des violences de la part de nos figures d'attachement... notre cerveau nous rend amoureux/se et attaché.e à des personnes violentes.


Les VEO vécues enfant peuvent donc soit nous rendre violent.e à notre tour, soit nous rendre trop tolérant.e à la violence. Elles peuvent aussi nous rendre passif/ve devant les violences et la souffrance d'autrui ...la fameuse "négativo-phobie" ! ...et ainsi nous empêcher de réagir et agir de façon juste et appropriée dans les situations qui le nécessitent !



Conséquences aux niveaux social et sociétal


Il n'est pas difficile, après lecture des conséquences précédentes, d'imaginer leurs impacts aux niveaux social et sociétal :


--> augmentation des violences, et donc des victimes de violences avec un impact important sur leur santé (physique et/ou psychologique)


--> inaction face à des problématiques cruciales (l'inaction passée face aux enjeux écologiques - dont nous payons désormais les conséquences - en est un "bel" exemple...)

--> et comportements de dissociation face à ces problématiques qui peuvent les aggraver (dans l'exemple cité avant : pour ne pas affronter leurs émotions, certain.e.s peuvent fuir dans la sur-consommation de produits polluants)


--> pertes économiques en conséquence des impacts pré-cités, qui pénalisent ainsi d'autres domaines nécessitant certains financements (médical, éducation, technologie...) et entraînent donc le gel ou ralentissement des progrès dans ces domaines.


--> augmentation du niveau d'insécurité, d'insatisfaction, d'impuissance, et d'injustice ressentis par les citoyens qui assistent à / ou sont victimes de ces violences, et n'ont ainsi plus l'élan de participer à la vie collective... avec risque d'augmentation des comportements dissociatifs pour fuir ces émotions négatives (cercle vicieux)


--> les pertes économiques sus-citées - ajoutées à l'augmentation des souffrances - sont une menace pour nos institutions sanitaires et sociales, et donc pour notre démocratie. De plus, tout ceci affaiblit notre capacité de résilience collective face aux épreuves (pandémies, guerres)


--> destruction du potentiel (talents et compétences) de certaines personnes victimes (qui n'ont pas pu se développer dans leur identité propre à cause des VEO), ce qui en prive la société toute entière !



Je reviendrai plus en détail sur ces impacts aux niveaux social et sociétal dans une future brève.



Les VEO sont pourtant interdites par la loi !

Malgré leur usage majoritaire – dans les familles et écoles – les VEO sont pourtant interdites par la loi en France depuis le 10 juillet 2019 (modification n°2019-721 de l' article 371-1 du Code civil et l'article L421-14 du Code de l'action sociale et des familles).


La loi dit désormais « L'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques.». Source: https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000038746663 Je vous invite également à lire la proposition de loi qui a motivé cette modification : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b1331_proposition-loi

dans laquelle les VEO sont qualifiées de "véritable problème de santé publique" !



... et sont pourtant toujours très largement répandues...

En effet, selon le "baromètre de la protection de l'enfance" publié par l'IFOP en partenariat avec La Fondation pour l'Enfance le 17 octobre dernier : 79% des répondants déclarent avoir mis en œuvre au moins une violence éducative pour l’un de leurs enfants au cours de la semaine précédant l’enquête, 65% au moins deux et 49% au moins trois.



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Les violences éducatives les plus pratiquées sont des violences morales : « crié très fort après lui » (55%), « mis au coin ou puni dans sa chambre » (48%), « privé de quelque chose (dessert, écrans, bonbons, doudou) car il ne vous obéissait pas » (46%) et « promis quelque chose pour obtenir obéissance » (42%). Les violences physiques sont comparativement moins mises en œuvre, même si une part non négligeable a tout de même « donné une fessé » (23%), « bousculé » (20%) ou donné une gifle (15%).


Malheureusement, encore peu d'adultes savent ce que sont les VEO (les actions listées dans ce graphique sont pourtant TOUTES des VEO) :


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"Constat terrifiant quand on mesure l’impact de ces violences sur les enfants, mais aussi sur leurs parents. Car personne ne donne une fessée sans devoir se dissocier de ses émotions, de son empathie, de sa tendresse." ~ Isabelle Filliozat

Mais pourquoi sont-elles encore autant utilisées?


La réponse est simple :


--> la communication - par les autorités de santé et d'éducation - sur le sujet des VEO (de leurs conséquences, de l'interdiction par la loi d'y avoir recours depuis juillet 2019) n'est pas suffisante

--> les encadrants (parents et encadrants en milieux scolaires et extra-scolaires) ne sont pas formés à d'autres méthodes.


--> tout cela (communication, formations et autres moyens d'accompagnement des encadrants) demande de l'argent, qui manque en France...


--> Ces VEO ont été héritées de notre histoire, dont certains dirigeants autoritaires avaient pour intérêt d'exploiter au maximum les ressources humaines à des fins économiques et guerrières.


Leur utilisation a tellement été banalisée (même plébiscitée!) depuis de 'toujours' qu'en sortir nécessite, pour beaucoup de personnes, un travail thérapeutique approfondi. En effet, les personnes qui utilisent des VEO ont été elles-mêmes éduquées avec des VEO, et rien que d'en prendre conscience peut être un choc : réaliser que nos propres parents nous ont maltraité.e peut être très difficile. Mais aussi que nous avons nous-même maltraité nos enfants.


Sur ce dernier point, aux parents qui se sentiraient coupables d'avoir utilisé de la violence pour éduquer leurs propres enfants, je veux dire ceci : vous ne le saviez pas ! Vous avez certainement aussi subi ces violences et vous pensiez que c'était la seule façon - voire la meilleure - de faire, et personne ne vous a appris à faire autrement.


et alors : quelles solutions ?


Il existe pourtant des alternatives à cette éducation destructrice, mises en place depuis bien longtemps dans d'autres pays (en Scandinavie notamment). Et c'est justement de cela dont je vous parlerai dans mes prochaines brèves (ouf! Enfin!)


En attendant qu'il y ait suffisamment de moyens en France pour venir complètement à bout de ces VEO, notre responsabilité à nous adultes est de sensibiliser et alerter notre entourage au sujet de ce fléau et de ses conséquences.


Vous pourriez par exemple imprimer cette super affiche du site "Apprendre à éduquer" et l'afficher dans votre lieu de travail, la distribuer à vos proches, vos collègues et amis, aux enseignants de vos enfants...


Vous pouvez aussi leur partager ces superbes illustrations de Fanny Vella "et si on changeait d'angle" qui reprennent des situations de VEO envers des adultes, ce qui donne un résultat souvent très cocasse !



Et pourquoi pas, aussi, leur partager ma brève? ;-)


Ainsi que le lien vers le "baromètre des VEO" de La Protection pour l'Enfance que j'ai partagé plus haut, et celui vers la loi !



Et puis, vous pouvez vous renseigner sur d'autres façons de faire sans violence (j'en partagerai quelques-unes dans mes prochaines brèves, alors abonnez-vous à mes pages Facebook, Linkedin ou Instagram pour suivre leur publications).


Il existe notamment de très belles initiatives par des associations passionnées sur ce sujet, qui nous aident à transformer notre regard sur cette violence et nos actes.


En voici quelques exemples :


Cherchez ! Continuez d'enrichir cette liste, et partagez-la à vos proches ! :-)



Mais surtout, surtout, guérissez déjà en vous ce qui peut potentiellement vous rendre violent (ou vous attirer vers des personnes violentes) !

Guérissez en vous ce qui a été potentiellement abîmé par des VEO, afin de stopper ce cercle vicieux (que ces violences soient dirigées vers vos enfants ou d'autres adultes).


Faites-le déjà pour vous, en vous transformant vous.


Il y a certainement des "petits vous" qui sont restés en vous avec la douleur de ces traumas vécus, et peut-être ressentez-vous encore cette douleur – psychologique ou physique – à certains moments, sans savoir qu'elle vient de ces VEO ...ou peut-être que des choses en vous vous coupent de cette douleur d'une manière qui n'est pas bénéfique pour vous, en vous dissociant, en vous coupant de la réalité, via des addictions, en fuyant certaines situations, en vous mettant en colère, en manipulant, en utilisant des VEO, vous aussi.


Vous pouvez arrêter cela.


Cette image montre 2 enfants qui disent "stop" aux violences

Et je peux vous dire qu'en guérissant ces "petits vous" qui ont souffert, votre vie n'en sera que plus belle : plus sereine, plus simple, plus aimante, plus douce. Alors faites-le déjà pour VOUS.

Vous le méritez !


Faites-vous aider, il existe plein de thérapeutes formidables, et la méthode de psychothérapie Internal Family Systems que j'utilise est une des formidables ressources qui peuvent vous y aider.


Pour conclure cette brève, je vous partage une citation d'un homme qui révolutionne l'éducation et dont je vous parlerai plus en détail bientôt : il s'agit de Jesper Juul. Cette citation est extraite de son livre et manifeste politique "Voulons-nous vraiment des enfants forts et en bonne santé" dont je ne peux que vous recommander la lecture. La voici :


"Dés les premières secondes de la vie d'un enfant, le pouvoir parental se voit conforté par la dépendance totale, l'amour inconditionnel et la confiance absolue dont il leur fait preuve. Aucun empereur, dictateur, responsable politique, homme ou femme d'affaires, pédagogue, ne reçoit ce cadeau de ses subordonnés, et pourtant, la plupart des parents semblent inconscients de cet heureux présent ou l'ignorent après quelques mois. Ils semblent plus préoccupés à "élever", à "éduquer" et à "gérer" – c'est-à-dire à manipuler – leurs enfants qu'à apprécier et prendre soin de ce cadeau. De leur côté, les enfants tentent difficilement de coopérer et de faire face à ce manque de confiance en se contorsionnant corps et âme dans des tentatives sans fin de plaire et de survivre. Tel est le véritable dilemme inhérent à la détention d'un pouvoir excessif."
 
 
 

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