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La cause de votre "négativo-phobie" !

Dans ma précédente brève sur l'injonction à la positivité, vous avez peut-être découvert que vous étiez vous-même "négativo-phobe"...et maintenant vous vous demandez certainement "mais pourquoi moi?"


Dans cette brève, je ne vais pas vous expliquer pourquoi VOUS (toi en train de me lire) êtes personnellement "négativo-phobe". Chacun a sa propre histoire, et ses subtilités psychologiques que seul.e vous (avec l'aide d'un thérapeute si vous en ressentez le besoin) pouvez rencontrer et comprendre.


Dans cette brève, je vais en fait vous parler de la source – commune à tou.te.s – de cette tendance à la négativo-phobie. Et pas qu'à la négativo-phobie, puisque c'est aussi la source de bien de fardeaux dans notre société : manque de responsabilité, comportements d'abus, addictions, etc...


J'en ai déjà parlé brièvement dans ma 2ème brève sur l'injonction à la positivité, et je vais développer davantage dans celle-ci : il s'agit de l'éducation !


Cette image montre un enfant qui subit des violences, avec le texte "Mais pourquoi je suis négativo-phobe ?"

Ou plutôt : de la non-éducation à des compétences fondamentales pour le développement psychologique sain de chaque individu.

Quelles sont ces compétences ?


Les voici :


l'identification et l'écoute – sans jugement et compatissante – de nos propres ressentis et émotions


la compréhension du pourquoi de ces ressentis et émotions (Besoins non satisfaits? Limites dépassées?)


l'expression de nos ressentis/émotions, de leur pourquoi, et de nos besoins et limites, aux personnes concernées, sans violence


l'écoute compatissante et respectueuse des ressentis/émotions, de leurs pourquoi, et besoins et limites de l'autre (quand exprimés sans violence)


la recherche de solutions ensemble pour répondre aux besoins de chacun, et respecter les limites de chacun


la capacité à "deuiller" lorsqu'aucune solution n'est possible (en apportant de nouveau de la compassion aux émotions ainsi ressenties)


et lorsque nos actes ont dépassé les limites de l'autre : l'apprentissage de la responsabilité et le témoignage d'excuses véritables (j'expliquerai la notion d'excuses "véritables" dans une future brève)


Nous n'apprenons pas ces compétences telles que nous en aurions besoin, dans notre société actuelle. Nous apprenons même le contraire :


Quand on vous a donné un bonbon pour que vous arrêtiez de pleurer

vous avez appris que la tristesse est gênante et doit être apaisée, et à manger (ou toute autre forme de dissociation) pour vous en distraire.

Quand on vous a grondé.e parce que vous étiez en colère, ou que vous ne faisiez pas ce qu'on exigeait de vous

vous avez appris qu'il est dangereux d'exprimer sa colère, qu'il est dangereux de ne pas être d'accord et faire ce que l'autre attend, et qu'on peut utiliser la violence pour obtenir ce que l'on désire des autres, de vous, ou même de vous envers vous-même !

Quand on vous a dit "arrête de pleurer ce n'est pas bien grave!" alors que vous aviez mal après être tombé.e

vous avez appris à minimiser votre souffrance (et celle des autres), et à avoir honte de vos ressentis et de votre sensibilité (et de celles des autres)


Quand on n'a pas pris en compte vos limites – par exemple quand vous n'aviez plus faim de quelque chose et qu'on vous a forcé.e à le terminer

vous avez appris à ne pas écouter ni à respecter vos limites, ni à respecter celles des autres (non apprentissage du "consentement")

Quand on vous a laissé.e seul.e dans un coin, ou seul.e dans votre chambre alors que vous étiez en train de pleurer

vous avez appris que vous deviez vous débrouiller tou.te seul.e avec vos problèmes, et que vous ne méritiez pas de la compassion (et à faire pareil avec les autres lorsqu'ils ont un problème!)

Quand on vous a jugé.e parce que vous n'aviez pas réussi un devoir à l'école

vous avez appris que l'échec est honteux, que vous n'aviez pas le droit à l'erreur, pas le droit de ne pas tout savoir, et on vous a aussi appris à juger les autres qui se trompent ou qui ne savent pas tout

Si vous avez vu vos parents se juger l'un-l'autre, se crier dessus, se mentir, se manipuler...

vous avez aussi appris à vous comporter ainsi.

Aussi, quand vous avez vu vos parents se retenir d'exprimer leurs émotions

vous avez aussi appris à faire la même chose (un enfant sent quand les choses ne vont pas, malgré son très jeune âge)

Vous pouvez aussi avoir appris à faire tout le contraire de ce qu'on vous a montré/ou de ce qu'on a exigé de vous, en réaction/opposition (imposer/exagérer vos émotions, exploser de colère, avoir peur de tout, exiger toute l'attention des autres, ne rien prendre au sérieux, refuser toutes demandes de l'autre même quand elles sont légitimes et bénéfiques,... en repartant des exemples pré-cités)



! Nota Bene : beaucoup des choses que je viens d'énumérer sont des "violences éducatives ordinaires" ! Elles sont interdites - car très néfaste pour le développement physiologique et psychologique de l'individu - et pourtant elles sont toujours largement utilisées. Je détaillerai ce sujet dans une prochaine brève.


Ni les parents, ni les encadrants scolaires, n'apprennent aux enfants à gérer leurs émotions (ni les leurs) de façon saine.


Chacun doit faire par elle/lui-même. Et le rythme effréné de nos vies, imposé par les exigences de notre société (il faut travailler suffisamment, pour gagner l'argent pour vivre) ne permet pas aux parents d'avoir le temps d'apprendre ces compétences à leurs enfants.


Combien d'heures leur restent-ils avec leurs enfants dans une journée? Quand après le travail/l'école, il reste encore à leur donner le goûter, leur faire faire les devoirs, la toilette, le dîner, etc... ? Beaucoup trop peu! Et le cerveau du jeune enfant n'est plus du tout en capacité d'absorber de nouvelles connaissances après avoir été sur-stimulé toute la journée! (celui du parent non plus ;-))


En parallèle, le système scolaire apprend également aux enfants à mettre leurs besoins/limites/émotions "sous le tapis", parce que la priorité est d'y apprendre des savoirs académiques, dans des temps restreints, au sein de groupes surchargés, gérés par trop peu d'enseignants, qui peinent déjà à respecter les programmes imposés par l'éducation nationale!

À moins d'avoir eu la chance d'être scolarisé.e dans une école privée où les valeurs et compétences humaines – intra et interpersonnelles – essentielles au développement psychologique et relationnel sain de l'enfant sont transmises, il est impossible de les transmettre à l'enfant!

Pire : pour répondre aux exigences (programmes académiques) de l'éducation nationale, beaucoup de référents scolaires utilisent ce qu'on appelle les "violences éducatives ordinaires" (punitions, jugements, cris, rabaissements, menaces, chantage, etc...) qui ont un impact catastrophique sur la santé physique et psychologique des enfants.


Comprenez-vous maintenant pourquoi vous êtes devenu.e "négativo-phobe"?

Certainement parce que depuis votre enfance vous avez accumulé tout un tas d'émotions difficiles réprimées qui sont restées "sous le tapis"!

Alors, lorsque quelqu'un vous partage un ressenti négatif, cela vient faire résonner tout ce qui est entassé là-dessous! Vous avez déjà un immense besoin d'être entendu.e, avec compassion, pour toutes ces souffrances, accumulées depuis l'enfance... qu'écouter celle des autres est hors de votre capacité ! Et risquerait de faire péter votre marmite...

Et puis, vous ne l'avez simplement pas appris enfant. (Ni après, certainement)


Bon. Tout cela n'est pas bien joli, certes. Mais c'est la réalité (et cela vient certainement vous bousculer surtout si vous êtes justement effectivement négativo-phobe ^.^) !

Mais, rassurez-vous, je vous parlerai de possibles perspectives plus joyeuses pour notre système éducatif, dans une prochaine brève ! Pour vous tenir au courant de mes futures publications, n'hésitez pas à vous abonner à mes pages Facebook, Instagram ou Linkedin!



À tout bientôt !



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